Ce bassin, aménagé par la Métropole Européenne de Lille (MEL), est conçu à partir d’une technique innovante car il permet à la fois de lutter contre les inondations et préserver le milieu naturel environnant. D’une profondeur de 27 mètres pour un diamètre de 37 mètres et d’une capacité de stockage de 23 millions de litres d’eau, le bassin de lutte contre les inondations en cours de construction à Roubaix est souvent qualifié de future "cathédrale souterraine". Les dimensions de cette cuve en font l’une des plus impressionnantes de la métropole lilloise. "Dans le cadre du pacte métropolitain d’innovation, l’État a décidé de soutenir ce projet à hauteur de 3,1 millions d’euros. Il s’agit en effet d’un ouvrage structurant qui renforce significativement la protection des personnes contre les inondations", explique Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France "Cet ouvrage est un bel exemple d’une double utilité car au-delà de la protection contre les inondations, il améliore la dépollution des eaux issues des évènements pluvieux. L’Agence de l’eau a contribué financièrement à ce projet, à hauteur de 2 millions d’euros, dont 1,28 million sous forme d’avance remboursable et 0,73 million sous forme de subvention", précise Bertrand Galtier, directeur général de l’agence.
De par son passé industriel et la nature de ses sous-sols, la MEL est confrontée à une ressource en eau fragile et dont la qualité doit être surveillée. La maîtrise des eaux de ruissellement et de leur impact sur le milieu naturel est un défi quotidien. Pour répondre à ce défi et faire face au problème récurrent des inondations, la MEL a mis en place un programme de lutte contre les inondations et met en œuvre des techniques innovantes de gestion des eaux de ruissellement. Aujourd’hui, plus de 130 bassins de stockage (enterrés ou à ciel ouvert) permettent de résorber une grande partie des inondations sur le territoire. Cependant, certains secteurs très urbanisés sont encore exposés au risque d’inondation. C’est le cas à Roubaix (quartier du Trichon), à Wasquehal (quai des Alliés) et à Tourcoing (quartier Blanc Seau), représentant un bassin de vie de 12 000 habitants. En période d’orages, ces secteurs font régulièrement l’objet d’inondations aussi bien sur la chaussée que dans les maisons. Le ruissellement de ces eaux pluviales jusque dans le milieu naturel engendre également de la pollution diluée. Pour assurer la protection contre les inondations de ces secteurs, tout en limitant le déversement des eaux usées dans les cours d’eau qui les traversent, la Métropole Européenne de Lille a engagé la construction du bassin de Brondeloire à Roubaix, puis à partir de cet été celui de Melbourne à Tourcoing. Ces bassins, construits sur le principe "bi-mode", permettent de cumuler deux fonctions : i) lutter contre la pollution en réduisant les rejets d’eaux usées dans le milieu naturel ; ii) lutter contre les inondations en période d’orages En outre, ces ouvrages enterrés sous un parc urbain (Brondeloire) et sous un complexe sportif (Melbourne) répondent également à la problématique de rareté du foncier disponible en milieu urbain dense et s’inscrivent dans une démarche environnementale globale. "J’ai conscience des problèmes récurrents d’inondations dans ces secteurs de Roubaix et Tourcoing. Ces deux projets emblématiques aujourd’hui à Roubaix et demain à Tourcoing illustrent concrètement notre volonté de poursuivre nos efforts pour lutter contre les inondations", déclare Damien Castelain, président de la Métropole Européenne de Lille. Débutés en janvier 2017, les travaux d’aménagement du bassin de Brondeloire s’achèveront fin 2018 pour une mise en service début 2019. Le montant total de l’ouvrage est de 10 millions d’euros. Il est financé en partie par l’État à hauteur de 3,1 millions d’euros dans le cadre du pacte métropolitain d’innovation et par l’Agence de l’eau Artois-Picardie à hauteur de 2 millions d’euros.
Photo Vincent Lecygne / MEL : Le bassin de Brondeloire à Roubaix.
Agence de l’eau Artois-Picardie